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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/91

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VOYAGE EN NAVARRE.

l´éloge de sa moitié, crut revenir au temps éloigné dont il parlait avec tant d’effusion.

La causerie tomba sur l’agriculture. Je laisserai parler le vieux Labourdin. « Les Français, dit-il, nous reprochent d’être arriérés dans le grand art de cultiver la terre, et d’être opiniâtrément attachés aux usages de nos ancêtres. Nous tenons à ces usages traditionnels, parce qu’ils sont les meilleurs ; mais le Gascon est frivole et vain dans ses paroles et n’approfondit point la raison des choses. Un beau monsieur se moquait un jour devant moi des petites charrettes criardes que nous employons dans les montagnes : il blâmait leurs roues tranchantes et le bruit aigu qu’elles font entendre. Je le laissai dire. A quoi bon éclairer un sot sur un point, quand la légèreté et la fausseté de son esprit l’induisent en erreur sur mille autres ? Je me contentai de répondre : les chariots de nos pères étaient ainsi ; nous n’avons point la prétention d´être plus sages que nos pères. — Ce Français là prenait les Basques pour autant de sauvages.