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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/138

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Histoire des États

n’être pas peri lui-même dans cette route là.

Ce Raja lui fit d’abord très-bon accueil, lui promettant même de l’aſſiſter de toutes ſes forces moyennant qu’il donnât ſa fille en mariage à ſon fils ; mais Jeſſeingue en fit bien-tôt autant auprès de ce Raja, qu’il en avoit fait auprès de Jeſſomſeingue ; De ſorte que Dara voyant un jour l’amitié de ce Barbare tout d’un coup refroidie, & que par conſequent ſa perſonne étoit là en danger ; il ſe met ſur l’heure à pourfuivre ſon chemin vers Tatabakar.

De dire comme je me démêlai d’avec ces Meſſieurs les Koullys ou voleurs, de quelle façon je les excitai à compaſſion, comme quoi je ſauvai la meilleure partie de mon petit treſor, comme nous fûmes incontinent bons amis par le moyen de ma Medecine dont je faiſois grande montre, mon chartier & mon valet bien étonnez & bien embarraſſez auſſi bien que moi, jurans de tout leur cœur que j’étois le plus grand Medecin du monde, & que les gens de Dara en s’en allant m’avoient fort mal-traité & pillé ce que j’avois de meilleur ; comme après m’avoir retenu avec eux

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