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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/143

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du grand Mogol.

par deux fois, Chah-Jehan ayant commandé qu’on le jettât ſous l’Elephant, pour s’être revolté pluſieurs fois ; il ſe reſolut de l’aller trouver, eſperant qu’il lui pourroit donner du ſecours aſſez conſiderablement pour faire lever le ſiege de Tatabakar, faiſant ſon conte qu’il prendroit à ſon treſor, & que delà gagnant vers Kandahar il ſe pourroit jetter dans le Royaume de Kaboul, ayant grande eſperance dans Mohabet-kan qui en étoit Gouverneur, parce qu’il étoit puiſſant & vaillant, fort aimé des gens du païs, & qu’il avoit obtenu ce Gouvernement par ſa faveur. Son petit fils Sepe-Chekouh, quoique peu âgé, voyant ſon deſſein, ſe vint jetter à ſes pieds, le ſuppliant au nom de Dieu de n’entrer point ſur les terres de ce Patan ; ſa femme & ſa fille firent la méme choſe, lui remontrant que c’étoit un voleur, un revolté, qu’infailliblement il le trahiroit, qu’il ne falloit point s’opiniâtrer à faire lever ce ſiege, mais bien tâcher de gagner vers Kaboul ; que la choſe ne feroit pas impoſſible, d’autant que Mir-Baba apparemment ne quitteroit pas ce ſiege pour le ſuivre & l’empêcher d’y arriver.

Dara comme entraîné par la force de

ſon