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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/152

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Histoire des États

pourtant en horreur, & que tôt ou tard ils les ſçavent punir.

Cependant le Gouverneur de Tatabakar, par ordre même qu’on avoit exige de Dara, fut obligé de rendre la fortereſſe ; veritablement ce fut à telle compoſition qu’il voulut, mais c’êtoit bien auſſi à condition qu’on ne lui tiendroit point parole ; car le pauvre Eunuque arrivant à Lahor fut mis en pieces avec le peu de ſes gens qui ſe trouverent pour lors auprès de lui par Kalil-Vullah-kan qui en étoit Gouverneur : mais ce qui fut cauſe que la capitulation ne fut point obſervée, c’eſt qu’on eut avis qu’il fe preparoit ſecretement à s’en aller droit à Soliman-Che-Kouh, n’épargnant pas les pieces d’or qu’il faiſoit couler ſous main à nos Franguis & à tous ceux qui étoient ſortis avec lui de la fortereſſe pour le ſuivre, ſous pretexte de l’accompagner juſqu’à Dehli devant Aureng-Zebe, qui pluſieurs fois avoit dit qu’il ſeroit bien aiſe de voir un ſi galant homme, & qui s’étoit défendu ſi vaillamment.

Il ne reſtoit donc plus de la famille de Dara que Soliman-Che-kouh, qu’il n’étoit pas facile de tirer de Serenaguer ſi le Raja eût tenu ferme dans ſes premiers

ſenti-