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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/170

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Histoire des États

car ils tomberent preſque tous malades ; & il en mourut même quantité, parce qu’ils n’étoient pas accoûtumez aux chaleurs de l’Hindouſtan, ou plûtôt parce qu’ils étoient mal propres & qu’ils ſe nourriſſoient très-mal. Je ne ſai s’il y a au monde une nation plus avare & plus ſordide que celle-là, ils mettoient en reſerve l’argent que le Roi leur avoit ordonné pour leur depence & faiſoient une vie très-miſerable & tout à fait indigne d’Ambaſſadeurs ; on les congedia neanmoins avec beaucoup d’honneur : Le Roi en preſence de tous les Omrahs leur fit preſent de deux riches Serapahs à chacun, & ordonna qu’on leur portât à leur maiſon huit mille Roupies, ce qui montoit à près de deux mille écus pour chacun : il leur donna auſſi, pour preſenter aux Kans leurs Maîtres, de très-beaux Serapahs, quantité de brocars des plus riches & des mieux travaillez, quantité de fines toilles & d’Alachas ou étoffes de ſoye à rayes d’or ou d’argent, quelques tapis & deux poignars couverts de pierreries.

Pendant leur ſejour je les allai voir trois fois, je leur fus preſenté comme Medecin par un de mes amis fils d’un

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