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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/176

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Histoire des États

ment malade, il ne laiſſoit pas de mettre ordre aux affaires & à la ſureté de Chah-Jehan, & quoi qu’il eût conſeillé à Sultan Mazum d’aller au plûtôt ouvrir les portes à Chah-Jehan en cas qu’il vînt à mourir, il ne laiſſoit pourtant pas de faire écrire inceſſamment à Etbar-kan ; & le cinquième jour dans le fort de ſa maladie il ſe fit porter dans l’Aſſemblée des Omrahs pour ſe faire voir, afin de deſabuſer ceux qui pourroient croire qu’il ſeroit mort, & pour obvier à quelque tumulte populaire ou à quelque accident qui auroit pu cauſer la ſortie de Chah-Jehan. Le 7. le neuf & le dixiéme il ſe fit encore porter dans l’Aſſemblée pour la méme raiſon ; & ce qui eſt quaſi incroyable, le treizième après être revenu d’un évanouiſſement qui avoit fait dire par toute la ville qu’il étoit mort, il fit entrer deux ou trois des plus grands Omrahs & le Raja Jeſſeingue pour leur faire voir qu’il étoit vivant, ſe fit lever en ſon ſeant, demanda de l’encre & du papier pour écrire à Etbar-kan, & ſe fit apporter le grand Seau qu’il avoit donné en garde à Rauchenara-Begum, & qu’il avoit enfermé à l’ordinaire dans un petit ſac cacheté du cachet qu’il portoit toûjours attaché

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