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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/212

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Histoire des États

réponſes rudes & fieres qu’il lui faiſoit neſfe pût empêcher de lui dire, Eh-bed-Bakt, Chah-Abas n’a-t-il point d’honnêtes gens à ſa Cour ſans m’envoyer un fou comme toi ? & que l’Ambaſſadeur répondit, ſi fait, il y a de bien plus honnêtes gens que moi a ſa Cour & quantité, mais tel Roi tel Ambaſſadeur. Ils ajoutent, qu’un jour Chah-Jehan, qui lui avoit fait aporter à diner en ſa preſence, & qui tâchoit toûjours de trouver quelque choſe pour le démonter, voyant qu’il s’amuſoit à ronger des os, s’aviſa de lui dire en riant, Eh Eltchy-Gy, Seigneur Ambaſſadeur, que mangeront donc les chiens ? & qu’il répondit ſans heziter, du Kichery, qui eſt un mélange de legumes, le manger ordinaire du menu peuple, & dont il voyoit manger Chah-Jehan parce qu’il l’aimoit. De plus, que Chah-Jehan lui demanda un jour ce qui lui ſembloit de ſon nouveau Dehly qu’il faiſoit bâtir au reſpect de Hiſpan, & qu’il répondit hautement & en jurant, Billah, Billah Hiſpan ne vient pas à la pouſſiere de vôtre Dehly, ce que Chah-Jehan prit pour une louange de ſa nouvelle ville, quoi que l’Ambaſſadeur prétendît s’en mocquer à cauſe de la pouſ-