Aller au contenu

Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
du grand Mogol.

eſperer dans le parti de Dara ; qu’il avoit perdu la bataille ; que toute ſon Armée s’étoit rendue à lui ; que tout le monde l’avoit abandonné ; qu’il s’en étoit enfuï lui ſeul vers Dehli ; qu’il ne pourroit jamais échaper de ſes mains ; & qu’il y avoit ordre par tout pour l’arrêter : Pour ce qui étoit de Chah-Jehan, qu’il étoit dans un état où l’on ne pouvoit rien eſperer de ſa vie ; qu’ils priſſent bien garde à ce qu’ils avoient à faire, & que s’ils étoient gens d’eſprit & qu’ils vouluſſent ſuivre ſa fortune & être de fes amis, qu’ils fiſſent en forte de ſe ſaiſir de Soliman-Chekouh & de le lui amener.

Jeſſomſeingue ſe trouva aſſez empêché de ce qu’il avoit à faire, apprehendant encore beaucoup Chah-Jehan & Daras & plus encore de mettre la main ſur une perſonne Royale, ſçachant bien qu’il lui en pourroit arriver quelque malheur tôt ou tard, quand ce ne ſeroit que de la main même d’Aureng-Zebe ; outre qu’il ſçavoit que Soliman-Chekouh avoit trop de courage pour ſe laiſſer prendre de la ſorte, & qu’il mourroit plutôt en ſe défendant : Voici à quoi enfin il ſe reſolut. Après avoir pris conſeil avec Celil-kan ſon

grand