Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/15

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— Cette collection ? Ah ! ça, c’est une histoire que je peux vous dire. Vous avez bien entendu parler du cabinet des titres du chevalier Blondeau de Charnage ?

— …

— C’est ça… D’ailleurs, l’inventaire en a été publié en 1764 en cinq volumes in-12. Vous le trouverez à la Bibliothèque… Eh bien, la collection, c’est l’ancien cabinet Blondeau de Charnage, augmenté de bien d’autres collections que je vous énumérerai quand vous voudrez et notamment des papiers de Desmaizeaux…

— …

— Oui. Alors, tout ça, qui formait une masse considérable, était à la Révolution la propriété d’un comte de Boisjourdain, qui émigra en 1791, passant en Amérique. Il emporta la collection, mais en route il fit naufrage et un certain nombre de pièces furent détériorées par l’eau de mer. Rassurez-vous : la plus grande partie est intacte et c’est mon vieux monsieur qui en a hérité.

— … ?

— Je ne vous en parle pas pour autre chose : eh bien ! si vous voulez, maintenant, toutes les fois qu’il voudra en vendre, c’est à vous que je les porterai…

— …

— À vous seul, je vous le promets, foi de Beauceron !

— …

— Oh ! Monsieur Chasles, ça ne serait pas la peine d’être du même pays, si on n’avait pas confiance…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Jour par jour, et pièce par pièce, la collection du « vieux monsieur » devint donc celle de M. Chasles. Vrain Lucas, fidèle à sa promesse, apportait à celui-ci tous les documents