Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour dominer cette force, et ce sont malheureusement ces circonstances qui ont dominé la mienne.

« Quant à M. Chasles, lui, très content de son marché, il m’engagea avec beaucoup d’instance à lui reporter d’autres documents semblables ; il me donna même une longue liste de personnages desquels il désirait très ardemment avoir des lettres ou autres documens les intéressans, et il me dit que si je lui en fournissais, il en formerait un corps d’ouvrage qu’il publierait et qu’il me ferait un beau cadeau.

« Tout cela fut, malheureusement pour moi, comme un piège de tentations qui me fut tendu et je me suis laissé entraîner sur cette pente dangereuse, car, comme je viens de le dire, la volonté de l’homme a de la force sans doute, mais à condition qu’on ne la place pas dans des circonstances assez puissantes pour dominer cette force ; malheureusement ce sont ces circonstances par trop puissantes qui m’ont entraîné et par conséquent porté ce coup fatal.

« Il me vint alors en pensée que cette idée de publication par M. Chasles pourrait peut-être, en frappant l’attention et piquant la curiosité publique, être un moyen de rétablir dans l’histoire des faits inconnus que je savais être restés dans la poussière de l’oubli et d’autres faits déjà connus, mais qui sont restés, pour ainsi dire, oubliés, par suite de l’indifférence des hommes.

« Je me mis donc à faire, dans de vieux manuscrits, d’anciens recueils de lettres ou de vieux livres imprimés et peu connus, des extraits que j’arrangeai, tant bien que mal sous la forme de lettres simulées. Je dis : tant bien que mal, parce qu’alors je visais plutôt à donner des extraits historiques que des autographes. Ce ne fut que plus tard,