Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tes yeux estait peinte la candeur de ton âme, l’amour d’un doux esclat faisoit briller tes charmes.

Ô chier Phaon, quel beau jour, je crois encore voir tes yeux attendris qui se remplirent de larmes. Ô qu’à ta tendre Sapho comme tu paroissois en chaleur, t’en souviens-tu, moi je crus voir les dieux qui seduisoient ton cueur, reviens à moy, reviens, car sans toy ne puys vivre. Salut.

Sapho.




SOCRATE


[À Euclide]


Mon très chier et très amé Euclides,

Au Pais des Gaules où devez partyr, je vous recommanderay un mien amy que la letre cy-jointe (sic). Et viens vous dire par icelle qu’Anite et Melite m’accusent d’impiété. Ils peuvent bien me faire mourir mais ils ne sauroient me nuyre. La fortune peut bien m’enlever la santé, les richesses, les faveurs d’un peuple ou d’un prince ; mais elle ne sauroit me rendre meschant, m’oster le courage ny me faire perdre cet esprit de prudence plus nécessaire à l’home dans le cours. de sa vie que le pilote ne l’est au navire voguant sur des mers hérissées de rochers. Ains, come jà vous l’ay dit mainte foys, très amé Euclide, vous recomande-