Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/73

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alors qu’estiez prisonnier de guerre en Espagne quelques années avant le trespassement d’iceluy, qu’il vous avoit fait le récit de ses découvertes et que mesme il vous en donnast la relation par escript ; sur ce vous ajoustez qu’une de mes relacions est toute la mesme chose qu’une des siennes. Cela ne doibt vous estonner en rien.

D’abord vous diray que le très illustre Colomb estoyt myen bon amy, que c’est à son exemple que j’ay entreprins mes voyages et que l’ung d’eux se fist mesmes soubz ses ordres, m’estant embarqué avecq luy come astronosme et géographe : il n’est doncq pas estonnant se nos relacions se rapportent et se resemblent.

Vous me mandez aussy, mon jeune cadet, se je veux bien vous instruyre sur la manière dont je pense que le nouveau monde a esté habité. Je vous le diray en une autre missive, car je voys qu’avez l’esprit diligent et qu’aymez estre renseigné sur toutes choses, ce doncq je vous félicite.

Sur ce, mon jeune cadet, je vous souhaite le bonjour.

Ce xx mars 1508.

Améric Vespuce.