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J’espère que tout va bien chez vous. Fêtez les Pâques joyeusement.

Bien des salutations !
Votre R. W.


50.

[printemps 1858]

Je vais passablement. Comment se porte la vaillante élève de de Sanctis.[1]

Merci pour le Cervantès — momentanément. Je veux me disposer peu à peu au travail. Le 2e acte m’attend.[2]

Nous voyons-nous aujourd’hui ?


51.

Je viens de lire « Ferdinand le Saint »,[3] et je dus le trouver beau et touchant. Peut-être mes dispositions d’esprit en sont-elles la cause ? Si l’on m’avait prédit la mort comme une certitude cette année, je savourerais cette année comme l’événement le plus solennel et le plus heureux de mon existence. Seule l’incertitude sur le temps que nous avons encore à vivre nous plonge dans le doute et le péché ; mais la certitude sur le temps qui me reste devrait, me semble-t-il, me rendre exempt de toute souillure. — Comment acquérir ce que je désire avec tant d’ardeur ? —

  1. Francesco de Sanctis, savant italien ; (1818-1883) alors professeur à l’École Polytechnique de Zurich.
  2. L’esquisse de la composition de Tristan fut commencée le 4 Mai 1858.
  3. De Calderon.
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