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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/126

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Tannhäuser.

« Qui renonce à toi, ô déesse,
Renonce pour jamais à toute faveur ! »


Vénus.

« N’oppose pas l’orgueil à tes désirs,
S’ils viennent à te ramener vers moi ! »


Tannhäuser.

« Mes désirs me poussent au combat ;
Je ne cherche pas les délices et le plaisir.
Écoute et comprends, ô déesse :
Mes désirs me poussent à la mort ! »


Vénus.

« Et si la mort elle-même te fuit,
Si elle-même te refuse une tombe ? »


Tannhäuser.

« La mort, la tombe dans le cœur,
Je trouverai le repos par la pénitence ! »


Vénus.

« Jamais le repos ne te sera donné !
Jamais tu ne trouveras le salut !
Reviens à moi, si tu cherches la paix !
Reviens, si tu cherches le salut ! »


Tannhäuser.

« Déesse de la Volupté, ce n’est pas en toi
Que reposent ma paix, mon salut : c’est en Marie ! »