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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/129

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Adieu pour aujourd’hui ! Je ne puis écrire davantage !… Merci ! mille fois ! Cordiale et profonde fidélité !…

R. W.



110.

Paris, 17 Nov. 60.

Encore un bulletin, mon enfant ! Cela va, mais très faiblement et lentement : le temps ne veut pas me favoriser, il me rejette toujours en arrière ! Cependant j’ai déjà pu faire une première course : — je suis allé chez le relieur. La réduction de Tristan pour piano a enfin paru. J’avais donné l’ordre aux Härtel d’envoyer quelques exemplaires à Zurich directement, un aussi à madame Wille. Pour l’amie, naturellement, je ne voulais pas me borner à cela : j’avais fait venir un exemplaire à Paris ; je voulais qu’il fût relié à mon goût, et vous l’offrir de ma propre main. L’exemplaire arriva tout juste pendant la plus méchante période de ma maladie : figurez-vous mon chagrin ! Il me fallait voir cet exemplaire là, près de moi, sans pouvoir m’en occuper. Maintenant, je suis allé chez le relieur : je doute, malheureusement, qu’il travaille à mon goût ; ces gens-là sont tous si terriblement dénués de fantaisie et d’invention !…


Il faudra bien me contenter de quelque chose de tout à fait ordinaire ; et vous devrez vous contenter, vous, de la bonne intention.