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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/130

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Cela durera encore assez longtemps, avant que ce soit fini, et il vous faudra considérer mon envoi comme un cadeau d’anniversaire et de Noël !…

Pour le reste, je suis tellement… mort ! Je ne puis guère appeler mon état d’âme autrement ! Calme absolu, sans le moindre intérêt à l’existence : les futures représentations de mes dernières œuvres, plus rien que rêve et brouillard. Aucune activité, aucun désir !…

Mes pauvres nerfs sont toujours très déprimés et douloureux : ce n’est jamais que l’excitation du moment qui me donne meilleure mine… Et cependant… cela va, cela ira… mais comment ? Dieu le sait !… Si du moins il n’y avait pas ces taches au soleil ! Un temps clair, c’est encore ce qui me fait le plus de bien… Lundi, j’assisterai de nouveau à une répétition : il me faut apprendre à être bien calme…

Ah ! votre petit chien est tout à fait délicieux ! Comment s’appelle-t-il donc ? Fut-ce un coup de maître de l’ami Otto ? Croyez-moi, vous devrez à cet animal beaucoup de joie : la compagnie des animaux a toujours quelque chose de très calmant. Je vous félicite !

Et, en guise de conclusion, ma profonde gratitude encore pour les bonnes amitiés, qui inrent me trouver dans ma chambre de malade : qu’il n’en soit pas venu depuis quelques jours,