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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/159

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rité, qu’il me devient de plus en plus difficile de considérer quelque chose comme digne d’une sérieuse attention : je ne prends plus d’intérêt à quoi que ce soit, je n’ai plus foi en rien ; il n’y a qu’une chose pour me gagner, — c’est de pleurer avec moi !… Ainsi agirent, précisément, le brave Hans[1] et Liszt. La bonne vieille Frommann,[2] elle aussi vint à mon secours ! Cela m’aida à supporter un peu mieux que d’autre part on vantât si souvent mon courage et qu’on parlât de gloires merveilleuses. — Ainsi quittai-je Weimar dans une atmosphère tout à fait amicale, et, j’emportai notamment un excellent souvenir de Liszt, qui maintenant abandonne aussi Weimar — où il n’a pu rien planter — pour s’en aller bientôt vers l’incertain. Son Faust m’a réellement donné une grande joie, et la deuxième partie (Gretchen) a fait sur moi une impression inoubliablement profonde. Je regrettai vivement que tout cela ne pût être exécuté qu’avec une médiocrité extraordinaire. Il a fallu tout mettre sur pied en une seule répétition, et Hans, qui conduisait, fit des miracles pour rendre cette exécution au moins supportable. Tel fut donc finalement le résultat de tous les sacrifices de l’heureux Liszt lui-

  1. Hans de Bülow.
  2. Alwine Frommann, de Berlin ; lectrice de l’impératrice Augusta.