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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/17

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24 Sept.

Mon Français est venu. Malgré un refroidissement, j’ai travaillé un peu trop ardemment avec lui et… suis resté en plan, épuisé. Aujourd’hui, je me suis réveillé avec une forte fièvre catarrhale. Votre lettre et celle de Wesendonk m’ont fait beaucoup de plaisir. Remerciez-le cordialement ! Qu’on n’aille à ma recherche que quand je suis parti, c’est absolument dans l’ordre : le monde ne cherche quelqu’un que quand cela lui plaît. Quand, un beau jour, j’aurai disparu tout de bon, c’est alors qu’on me cherchera surtout ! Il paraît que papa Heim[1] a été excellent dans le rôle de Posa.[2] La bonté de cœur de pareils adhérents fait toujours plaisir, quoique cela ne puisse aller sans malentendus inextricables qui font sourire. Je n’ai rien vu de la lettre de Bülow sur Tristan. Je suis resté ici, jusqu’à présent, fort solitaire. Une fille de madame A., la comtesse de Charnacé, avait reçu des instructions de sa mère à propos de moi et m’a invité à prendre le thé. Je n’ai pas encore pu aller chez elle. La jeune dame m’est beaucoup recommandée de Berlin. Une chose m’importe bien davantage, pour le moment : mon installation, car c’est pour m’« installer » encore une fois que je suis venu à Paris.

  1. Directeur de musique à Zurich.
  2. Voir le Don Carlos, de Schiller.