Aller au contenu

Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ancien enthousiasme voulait se raminer. Je pensais vous inviter à une soirée à Bâle pour entendre la lecture des Maîtres Chanteurs. Il m’était difficile de renoncer à la vieille habitude. Il le faut pourtant, et je crois bien que vous m’en remercierez !…

Mais j’ai emballé mon manuscrit[1] à votre intention ; il partira tout à l’heure. Voyez à vous y débrouiller ; l’aspect en est parfois terrible ; il s’y trouve aussi des taches d’encre. Cela m’amuserait de voir si vous vous en tirez partout.

Souvent il m’était impossible de poursuivre mon travail, tant je riais ou pleurais. Je vous recommande M. Sixtus Beckmesser. David aussi obtiendra votre faveur.

Du reste, ne vous y trompez pas : tout ce qu’il y a là dedans est proprement de moi. Seules les huit lignes de la dernière scène, où le peuple salue Hans Sachs sont empruntées à sa chanson sur Luther. Les appellations des « modes » et des « tons »[2] (à l’exception de quelques-unes inventées par moi) sont aussi authentiques : en fin de compte, je suis étonné de ce que j’ai pu faire avec aussi peu de documents.

  1. Le manuscrit, chargé de nombreuses ratures, portant la date du 25 Janvier 1862, se trouve dans la succession de Madame Wesendonk.
  2. Meister-Weisen und Töne, — formules énoncées par David au premier acte.