Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/20

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dépend que de moi de faire bientôt fortune à Paris. Pourvu que tout concoure seulement à ce que cet hiver je me tienne en équilibre, afin de pouvoir regagner au printemps ma chère Suisse ! Là seulement Siegfried peut réveiller Brünnhilde ! À Paris cela n’irait pas… — De Carlsruhe j’attends sous peu une réponse des plus détaillées sur bien des points. Je suis résolu à me montrer fort strict envers les gens de là-bas. Il est possible que je leur occasionne beaucoup d’embarras ; mais peu me chaut. Tristan n’est pas un fruit facile à cueillir.

Que ce serait beau, mes enfants, de m’envoyer une photographie de la « colline verte » ! Excellente idée ! Je regrette encore tellement de ne pas vous avoir envoyé mon palais vénitien !

J’ai encore à vous parler de bien des choses dont je me suis entretenu avec vous dans ces derniers temps ; mais je réserve cela pour une autre fois. J’écrirai bientôt à madame Wille : impossible de nous voir cette fois-ci, mais je lui offrirai une réconciliation. Laissez-moi maintenant conjurer tout à fait ma fièvre par le repos et par la lecture (Plutarque). Bientôt, j’espère, j’aurai de vos nouvelles, peut-être bien par Fridolin.[1] Mes meilleures amitiés au cousin et aux enfants, cordial remerciement à Karl, fidèle affection à l’amie !

Richard Wagner
  1. Le domestique dont il est question plus haut, le « fidèle serviteur ».