Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/225

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avec la mention que « ce qui était écrit était écrit » !

Et vraiment, être obligé de converser encore avec ses meilleurs amis au moyen de périphrases artificielles tue toute nécessité de communiquer avec eux. J’avoue que je rage maintenant, et que mon arrogance commence à dépasser toute mesure. C’est, je le sens, la lutte suprême, la dernière convulsion ! Après cela, mes bras retomberont pour laisser flotter les rênes des coursiers — : qu’ils aillent où bon leur semble ! Plus jamais je ne me soucierai de ma vie : c’est la dernière fois aujourd’hui ! —

Voilà où j’en suis actuellement, mon enfant ;… c’est pourquoi… n’en parlons plus !

Je ne puis vous conseiller d’aller à Vienne. De l’art ? Pas la moindre trace ! L’Opéra est sans valeur, misérable ! J’ignore, au surplus, tout du théâtre. Dieu sait si vous m’y verriez jamais ! Je me tiens prêt à partir à chaque instant. Mais l’un de ces bonds soudains peut me porter chez vous, pour une couple de jours ; si tout va bien, j’irai — comme je vous le dis plus haut — à Carlsruhe, fin Octobre.

Quelle lettre ! Pardon ; impossible de faire mieux ! Ce sera pour une autre fois ! Il reste encore quelque chose en moi, fort peu, avec quoi, peut-être, tout pourra encore se réparer.

Mes meilleures amitiés !

R. W.