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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/263

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a été incorporée au reste, et est considérée comme appartenant à la grande propriété, par le fait de la création d’un jardin potager etc, mais surtout parce que les chambres du rez-de-chaussée ont été aménagées pour les études de Karl et le logement de son précepteur. De cette façon, la petite maison tombe sous ma garde spéciale, et je suis à même de la sauvegarder de la ruine ou de la négligence. J’ai à peine besoin de vous dire que même cela déjà me procure une certaine joie mélancolique. Vous savez par vous-même quelle satisfaction le cœur recherche en ces choses, qui ne sont rien en elles-mêmes, et que la foule si légèrement traite de « futiles ». Pour le cœur tout est important ici ; il demeure toujours idéaliste, et le monde n’a point de prise sur lui. Il s’ouvre au moyen d’une clef d’or, et s’échappe quand le monde s’imagine l’avoir bien dans la main.

J’espère recevoir bientôt des nouvelles de vous et de vos projets. Les beaux jours merveilleusement purs de l’automne sont passés maintenant, et le froid hiver est devant la porte. À l’intérieur, cependant, tout devient chaud et clair. La guérison d’Otto se poursuit à souhait, et je compte que bientôt les dernières traces de la maladie auront disparu. Ayez bon courage aussi, et aimez fidèlement

votre
Mathilde Wesendonk.