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12.

Au « Cheval Noir », à Prague,[1] je vous envoie mes amitiés. J’ai lu, hier, votre brochure, et dus en rire : elle me semble tout ironie. Envoyez moi donc de là-bas le programme de vos représentations. La dernière chose que je reçus de Prague, portait l’épigraphe de la symphonie de Faust. Beaucoup de choses dans la vie humaine sont vouées à l’oubli, très peu sont inoubliables. Mais d’après celles-ci se calcule finalement la valeur de l’existence sur terre.

« Être ou ne pas être », telle est la question ici aussi. À l’Existence est infligée la Croix.

Je voudrais bien aller à Carlsruhe ; mais Otto n’a pas encore repris toutes ses forces. Il est faible encore, et nous devons lui éviter la moindre émotion. Peut-être sera-t-il possible, toutefois, de venir vers le 14. Lui-même en témoigne le désir.

Recevez mes meilleures amitiés maintenant, et préparez-vous pour le portefeuille vert. J’espère que nous réussirons à vous procurer le repos. Amenez, si vous le voulez, l’un de vos fidèles, Bülow ou Cornélius : il sera le bienvenu.

J’espère que la « colline verte » vous redeviendra chère un jour !

Votre
Mathilde Wesendonk.

Dimanche soir (Nov. 1863.)

  1. Voir lettre 143.