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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/46

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à fait, et, si vous croyez que, sans balancer, je préférerais prendre soin de mon recueillement intérieur dans une aimable solitude, au milieu d’un entourage sympathique, comme chez vous, par exemple, et, finalement, indifférent à leurs destinées ultérieures, me vouer à la création d’œuvres nouvelles, laissez-moi vous dire que vous êtes absolument dans le vrai ; — ceci entre nous, bien entendu ! — Mais, je le répète, je crois qu’il me deviendra possible maintenant de me convaincre du contraire ; et à cela contribuent pour beaucoup, oui, presque d’une façon décisive, mes toutes récentes relations avec mes soi-disant amis d’Allemagne. L’état des choses là-bas est réellement incroyable, à tel point que je ne vous en dis rien, car vous finiriez par ne plus me croire. Ainsi je suis convaincu que vous me taxeriez d’exagération et d’erreur, si je vous dépeignais la façon dont m’a traité cet Ed. Devrient, en véritable ennemi ou, pour le moins, en homme sans conscience. Je vous dirai cependant que j’y étais préparé depuis longtemps et que finalement cela ne m’a point surpris. Volontiers je l’excuse : chacun a son dada, et le sien est un Institut théâtral réglementé suivant la norme, sans aucun écart sur le terrain qui n’est pas foulé tous les jours. En ce sens il a toujours été instinctivement opposé à mes œuvres, et seule l’intervention enthousiaste de la jeune grande-duchesse le