Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/48

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il est calmé par telle ou telle rencontre surprenante : une sympathie, une compréhension naissante se présentant là où je ne les avais jamais espérées. Alors le voile de Maïa se retisse ; un moment m’apparaît, semblable à un éclair lumineux de vérité rayonnante ; les obstacles m’attirent, les risques flamboient et… c’est à voir qui restera sur place : le dégoût ou l’envie de combattre ? Je ne puis le dire encore. Si j’étais l’un de ces heureux que la destinée a pourvus d’or et d’argent, sans qu’elle m’eût refusé la fierté et le talent, je préférerais naturellement vous accompagner à Rome pour deux beaux mois. Cela, je le sais. Allez maintenant seuls, mes enfants : je verrai comment vaincre ma destinée ; alors je viendrai aussi, un jour. Bon voyage ! Mille sincères amitiés !

R. W.



98.

Paris, 19 Dec. 59.

Chère enfant, dont c’est l’anniversaire,

Est-ce que j’arrive bien ? Est-ce aujourd’hui le 23 ? Le jour convient peut-être, mais le cadeau ? Que donner à l’enfant ? Je suis tellement pauvre, à présent ! Mes ressources sont tout à fait taries. Se réjouir de bonnes idées, les mettre sur le papier, les communiquer, il me semble que je ne connais plus cela depuis longtemps ! La seule chose qui me soit venue en tête, c’est le finale de ma dernière (?) œuvre,