Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/49

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et ce n’est vraiment pas une mauvaise idée. Écoutez comment elle m’est venue…

Vous savez que Hans[1] voulait exécuter le prélude de Tristan, l’autre hiver, et qu’il me pria d’écrire pour ce prélude une conclusion. À cette époque, je n’aurais rien trouvé ; cela me semblait tellement impossible que j’opposai un refus des plus nets. Depuis, j’ai écrit le troisième acte et trouvé la conclusion finale de toute l’œuvre : montrer ce finale comme un vague espoir de rédemption, l’idée m’en est venue, maintenant, en formant le programme d’un concert à Paris qui m’intéressait surtout parce que je voulais y inscrire le prélude de Tristan. J’ai parfaitement réussi à réaliser ma conception et vous envoie ce finale mystérieux et apaisant, comme la meilleure chose que je puisse vous donner pour votre anniversaire. Je vous ai noté la musique telle à peu près que je l’ai jouée pour moi au piano : elle contient quelques difficultés et je pense que vous ferez bien de chercher un Baumgartner romain pour vous la jouer, à moins que vous ne préfériez la jouer avec lui à quatre mains : alors vous devrez arranger la partie de la main droite pour vos deux mains. À vous maintenant de voir ce que vous tirerez de ce présent incommode ! Vous comprendrez mieux ce que j’ai écrit pour

  1. Hans de Bülow.