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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/58

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Bien des amitiés à Otto ! Dites-lui que je l’aime ! Adieu, ma chère et noble enfant ! Vivez d’une vie douce et intime, et ainsi donnez-moi le réconfort ! De fidèle affection,

à vous.
R. W.



101.

Paris, 3 Mars 60.

Je veux faire de ce jour un jour de fête. Je veux vous écrire, amie ! Après avoir bien réfléchi, et dans l’intention la plus amicale, j’ai maintes fois déposé la plume que j’avais reprise, ces temps-ci, pour vous écrire. Mon besoin de communiquer avec vous est grand et je veux tâcher d’en mériter la satisfaction en vous donnant beaucoup de bonnes nouvelles.

D’abord je vais vous décrire ce qui se trouve sur ma cheminée, en guise de pendule. C’est une chose étonnante. Sur une monture recouverte de velours rouge s’élargit un écusson d’argent où sont gravées des devises tirées de mes œuvres, depuis Rienzi jusqu’à Tristan et Isolde. Au-dessus de cet écusson, dans une couronne d’argent, dont une branche est de laurier, l’autre de chêne, se déroule à moitié une grande feuille de papier à musique, en argent, où sont gravés les thèmes principaux de mes opéras. Une belle plume d’argent est posée entre les branches de la couronne, au-dessus de la feuille de papier à musique ; les branches