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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/63

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noncer, celle d’un maréchal, du maréchal Magnan. Il a assisté à mes trois concerts et témoigné beaucoup d’enthousiasme. Comme malheureusement ma situation veut que, pour certains milieux, je me fasse bien connaître d’un personnage si considérable, je lui ai rendu visite, et ses paroles m’ont vraiment surpris. Il avait dû lutter à la ronde et ne comprenait pas comment on pouvait entendre dans ma musique autre chose que de la musique, tout comme Gluck et Beethoven en avaient écrite, seulement avec la marque spéciale du génie « d’un Wagner »…

Je n’ai pas encore pu retrouver un de mes programmes de concert. Cependant vous en aurez un. Vous verrez qu’ils n’ont pas été trop intimes. Votre remarque a tout décidé. Pour Tristan, il n’y a qu’une notice sur le sujet…

Je veux vous dire encore quelques mots des concerts. Les instruments à cordes étaient excellents : trente-deux violons, douze altos, douze violoncelles, huit contrebasses, — une masse extrêmement sonore, que vous auriez eu grande joie à entendre. Seulement, les répétitions étaient encore insuffisantes, et je n’avais pu encore obtenir le piano voulu. Les instruments à vent n’étaient bons qu’en partie : à tous manquait l’énergie, notamment le hautbois restait toujours pastoral et ne s’élevait jamais jusqu’à la passion. Les cors étaient misérables et m’ont coûté maint soupir ; les malheureux cornistes