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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/81

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de pouvoir prescrire au maître de ballet les moindres nuances ; il est certain cependant que seule la danse peut ici produire l’effet, mais quelle danse ! Les gens seront stupéfaits de tout ce que j’aurai combiné ! Je n’ai encore rien mis sur le papier ; en quelques rapides indications, je vais l’essayer ici pour la première fois. Ne soyez point surprise de trouver cela dans une lettre à Elisabeth.

Vénus et Tannhauser reposent comme dans la version originelle : seulement, les trois Grâces sont étendues à leurs pieds, entrelacées joliment. Toute une masse compacte de corps d’enfants entoure la couche : de petits Amours qui, dans leurs jeux enfantins, sont tombés les uns sur les autres en se battant et ont été pris par le sommeil.

Alentour, sur les saillies de la grotte, sont couchés des couples d’amants. Au milieu seulement dansent des Nymphes, taquinées par des Faunes, qu’elles tâchent d’éviter. Ce groupe accélère ses mouvements : les Faunes deviennent plus impétueux ; la fuite provocante des Nymphes invite les hommes des couples couchés à les défendre. Jalousie des femmes abandonnées ; audace croissante des Faunes. Tumulte. Les Grâces se lèvent et interviennent, exhortant à la belle modération : elles, aussi, les Faunes les taquinent, mais ils sont chassés par les jeunes gens. Les Grâces réconcilient les