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Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/96

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de Tristan, dont les jeunes gens à présent ratfolent, surtout quand arrive le nouveau finale. Ce finale, je dus le jouer encore différentes fois ; puis je les congédiai et me couchai. Je me réveillai ce matin, et votre lettre me fut apportée au lit. Mais maintenant, mon enfant, je ne puis plus décrire : — donc pas un mot de vos portraits !… Vous aurez le mien sitôt que je saurai quand je puis l’envoyer à Zurich. C’est le meilleur de mes portraits. Surtout il a pour moi ceci de remarquable qu’il a été si bien réussi dans des circonstances très défavorables, et, particulièrement, qu’il a si bien rendu l’expression paisible et tranquille de la physionomie. J’étais de fort mauvaise humeur, et les musiciens de Bruxelles me tourmentaient pour que je leur laisse ma photographie en souvenir. Il pleuvait (Otto le sait bien, qu’il pleuvait toujours à Bruxelles) et je ne voulais pas aller à l’atelier. Enfin, très tard dans la journée, on vient me chercher ; je n’avais pas de parapluie ; je devais diriger encore, le soir ; il me fallait monter cinq étages : je ne cachai pas à l’artiste que j’étais proprement exaspéré par la prétention d’obtenir quelque chose de supportable dans de pareilles conditions. La confiance avec laquelle l’artiste (sans aucun doute excellent) me reçut me mit vraiment de bonne humeur et, après lui avoir déclaré : « Eh bien ! ce sera un vrai tour de force si vous arrivez à quelque