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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/108

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grammaticale, plutôt que les règles traditionnelles de versification qui exigent l’élision d’une voyelle entre deux mots séparés par une virgule. Enfin, il convient de pas oublier que certains vers du poème allemand imprimé contiennent une syllabe de plus ou de moins que ces vers sur la partition ; il y a même des substitutions et interversions plus importantes entre ces deux textes ; la traduction ayant été faite sur la partition et pour la partition, il ne faudra pas s’étonner, à la lecture, de ces très rares désaccords, uniquement apparents.

RESPECT DU TEXTE MUSICAL.

Le texte poétique ne se présentant dans le drame que sous sa forme mélodique chantée, c’est cette mélodie vocale que l’on doit considérer comme sa forme vivante, active, en quelque sorte plastique. La seule chose qui puisse atténuer parfois — et combien rarement ! — cette soumission complète du traducteur à la musique, c’est l’obligation de toujours demeurer intelligible. Si, après de multiples efforts, il ne peut conserver le texte musical en son absolue rigueur, il devra n’y

Ils sont traduits par ces trois vers rythmiques :

–––––––––––De quel crime
–––––––––––est-il chargé,
–––––––le couple uni par l’Avril ?

A la fin du mot crime, il y a élision de l’e muet avec le mot suivant, est ; c’est donc à ce mot — combiné avec la finale de crime — que correspond la finale faible de schlimmes ; par conséquent, l’accent fort qui pointe sur schuf se trouve correspondre exactement à l’accent fort du mot français il.