Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/118

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gule, soit d’un signe musical de silence, soit d’une respiration nécessaire au chanteur — elles n’ont plus désormais de note correspondante, sauf quand le caractère de la déclamation, la nature des consonnes qui les précèdent (surtout les consonnes doubles, la deuxième étant un r), ou tel effet musical voulu par Wagner, m’ont paru exiger la présence de cette note. En d’autres termes, j’ai cru devoir user de la liberté que l’on a dans le langage courant et même dans la poésie déclamée, de faire plus ou moins sentir, suivant les cas, les désinences féminines des mots ; mais j’ai nettement accusé la tendance qui s’affirme déjà dans la première édition, et qui pousse à la suppression de toute durée sensible pour les syllabes muettes, assimilées purement et simplement aux consonnes finales sonores qui terminent un grand nombre de mots allemands. La déclamation devient ainsi plus libre, plus vivante, plus juste, plus conforme à celle qu’emploie Richard Wagner.

5° Etablir des variantes, qui, pour certains passages, donnent au lecteur et au chanteur le choix entre deux versions voisines. En effet, dans bien des cas, deux leçons peuvent être à peu près équivalentes. Par exemple, toutes deux seront suffisamment fidèles ; mais aucune n’aura pu rendre toute la pensée de Wagner, puissamment concentrée en quelques mots : la première exprimera l’une des faces de cette pensée, la seconde en traduira plutôt l’autre face… Ou bien encore, l’une des deux leçons vaudra par telle ou telle qualité littéraire ; l’autre, moins heureuse sous ce rapport, sera plus vocale, permettra mieux au chanteur d’atteindre à la vérité expressive.

Sur la question des noms propres allemands, la majorité des Wagnériens versés dans l’étude de