Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/123

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Friedeu hölt). C’est évidemment là le sens de ce nom, et la conclusion du récit de Siegmund confirme cette manière de voir :

–––––––––––Nun weisst du,
–––––––––––fragende Frau,
––––––warum ich Friedmund nicht heisse !

(4) Frohwalt. La correspondance de Frohwalt avec Wehwalt rend son explication facile. Frohwalt signifie « Qui est possesseur de la joie » (der die Freude besitzt), qui exerce la joie, qui la porte et la répand autour de lui.

(6) Wälsung, fils de Wälse, descendant de Wälse.

(7) Siegmund. Ce nom, emprunté par Wagner aux cycles germaniques non moins qu’aux poèmes Scandinaves, est formé comme Friedmund, mais avec un autre radical. Siegmund, d’après le sens de mund indiqué plus haut, est « Celui qui tient la victoire », « le Victorieux » (der den Sieg hält, der Siegrcallender).

(8) Nothung. Nom donné par Siegmund à l’épée que Wotan lui réserve, épée forgée dans Nibelheim par les Nibelungen, dédaignée par les Géants lorsqu’ils réclament l’Or pour salaire du Walhall, et gardée par le maître des Dieux, qui en fait l’arme et la force des Héros qu’il suscite. Ce nom propre, analogue à quelques égards à d’autres noms de glaives légendaires (en France Durandal et Hauteclere, par exemple), a été inventé par Wagner en imitation de Balmung, l’épée de Siegfried dans le Nibelungen-Nöt. Nothung, nom dérivé de Noth, qui signifie détresse, péril, angoisse, besoin, circonstance difficile, misère, urgence, veut dire par conséquent « l’Epée de la Détresse», le glaive que l’excès de la détresse indique et fait conquérir, l’arme urgente, réclamée dans le péril, conquise par ce danger même et qui doit en délivrer. M. M. Catulle Mendès et Schuré ont ingénieusement traduit Nothung par « Urgence ». Victor Wilder avait donné « Détresse », traduction qui, par exception, est assez fidèle, mais qui exigeait l’adjonction d’une note d’attaque.

(9) Sieglinde. Observons d’abord que, dans la pensée de Wagner, ce nom de Sieglinde est avant tout l’appellation féminine correspondant au vocable masculin Siegmund. Je suis absolument d’accord avec M. H. S. Chamberlain lorsque celui-ci considère Siegmund et Sieglinde comme les deux formes masculine et féminine d’un seul et même nom, et lorsqu’il prend pour exemple, en français, Victor et Victorine. Les noms affirment ainsi, à chaque instant, l’origine commune des deux jumeaux, et l’entreprise de Wotan en eux