Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/133

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Hunding, armé du bouclier et de la lance, entre dans l’habitation ; il s’arrête un instant sur le seuil, ayant aperçu Siegmund.
Sieglinde.
(répondant au regard gravement interrogateur que Hunding fixe sur elle)
–––––––––––Pâle ici
–––––––––––Je l’ai trouvé,
–––––––––Faible et défaillant…
Hunding.
–––––––––––Tu l’as fait boire ?
Sieglinde.
–––––––––––En hôte il fut reçu.
–––––––––J’ai calmé sa soif.
Siegmund.
(observant Hunding avec calme et fermeté)
–––––––––––Son accueil,
–––––––––––son secours,
–––––––––Lui vaudront-ils reproche ?
Hunding.
–––––––––––Saint est mon foyer : —
–––––––––––Saint te soit mon logis !
Sieglinde, tandis qu’il se débarrasse de ses armes et les lui confie.)
–––––––––––Donne aux hommes leurs mets !
Sieglinde suspend les armes au tronc du frêne, va chercher les aliments et le breuvage dans la réserve aux provisions et prépare la table pour le repas du soir.)
Hunding.
(examine d’un regard perçant, avec surprise, les traits de Siegmund, et les compare à ceux de sa femme ; il se parle à lui-même.)
–––––––––––Qu’il ressemble à la femme !
–––––––––––La même clarté[1]
–––––––––dore aussi sa prunelle.
(Il dissimule son étonnement et se tourne avec tranquillité vers Siegmund.)
–––––––––––Long sans doute
–––––––––––fut ton chemin ;
–––––––––––mais nul cheval
–––––––––––ne t’a porté :
  1. Var. : L’éclat du serpent