Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/138

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–––––––––elle reste au champ du combat,
–––––––––sur ses frères frappés jetant
–––––––––des cris de sauvage douleur. —
–––––––––––Les amis des victimes
–––––––––––vinrent armés,
–––––––––––pleins de rage,
–––––––––––prêts aux vengeances ;…
–––––––––––tout à l’entour
–––––––––––grondait leur cohorte.
–––––––––––Près de ses morts
–––––––––––l’enfant resta :
–––––––––––le fer au poing,
–––––––––––longtemps je l’abritai,
–––––––––––mais dans ma main
–––––––––––l’épieu fut brisé…
–––––––––Seul, blessé et sans armes,
–––––––––je vis la fille périr :
–––––––––les autres sur moi s’acharnaient — …
–––––––––sur les cadavres elle mourut.
(Avec un regard plein de flamme douloureuse sur Sieglinde.)
–––––––––Tu vois, ô femme, pourquoi —
–––––––––je n’ai pas Friedmund pour titre ![1]
(Il se lève et marche vers le foyer. Sieglinde, pâle et profondément saisie, fixe ses regards sur le sol.)
Hunding.
(très sombre)
–––––––––Je sais une fauve lignée
–––––––––––bravant ce qui semble
–––––––––––aux autres saints :
–––––––––haïe de tous et de moi !
–––––––––Parti pour la vengeance,
–––––––––––celle qu’exige
–––––––––––le sang des miens,
–––––––––––trop tard j’arrive
–––––––––––et rentre à présent,
–––––––––pour voir l’infâme ici,
–––––––––souillant ma propre maison. —
–––––––––––Mon toit garde,
–––––––––––Loup, ton sommeil ;
  1. Var. : je n’ai pas « Trêve » pour titre !