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- le soleil de feu ;
- mon front se dora
- de sa chère clarté,
- jusqu’à sa chute aux monts noirs.
- L’adieu de son regard
- vint au soir m’éclairer ;
- même au tronc du frêne ancien
- jaillit une flamme d’or :
- la fleur se fane,
- [1] le feu s’éteint —
- l’ombre froide
- clôt ma paupière :
- tout au profond du cœur
- un feu sans clarté couve encor.
(Le feu s’éteint. Nuit complète. – La porte de la chambre de côté s’ouvre sans bruit : Sieglinde, en vêtements blancs, sort de cette chambre, et se dirige vers Siegmund.)
Sieglinde.
- Veilles-tu ?
Siegmund.
(bondissant debout dans un transport de joie)
- Qui vient ici ?
Sieglinde.
(avec hâte et mystère.)
- C’est moi : écoute bien ! —
- Un lourd repos tient Hunding ;
- [2] ma main lui versa le sommeil.
- Grâce à la nuit, tu es sauf !
Siegmund.
(l’interrompant avec feu.)
- Sauf par ta venue !
Sieglinde.
- [3] Que d’une arme ici je t’instruise !
- Ah ! si tu peux l’avoir !
- Plus grand que tous
- alors je te nomme :
- au fort entre tous
- l’arme appartient.