Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/147

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Siegmund.
–––––––––––L’amour rêvé
–––––––––––revit pour moi :
–––––––––––mes vœux ardents
–––––––––––te virent jadis !
Sieglinde.
–––––––––––J’ai vu dans l’onde
–––––––––––mes propres traits —
–––––––––et là, ils vivent, fidèles :
–––––––––comme autrefois dans les flots,
–––––––––luit mon image en tes traits !
Siegmund.
–––––––––––C’est toi l’image —
–––––––––––cachée en mon cœur !
Sieglinde.
(détournant vite son regard.)
–––––––––––Tais-toi ! Permets
–––––––––––qu’en moi j’écoute… —
–––––––––––ta voix, autrefois
–––––––––––m’émut toute enfant, —
–––––––––mais non ! naguère encore,
–––––––––quand de ma voix l’écho
–––––––––me fut redit par les bois !
Siegmund.
–––––––––––O chère harmonie,
–––––––––––toi qui me charmes !
Sieglinde.
(le regardant vite de nouveau dans les yeux.)
–––––––––––Ton regard si clair
–––––––––––m’émut en ce temps… —
–––––––––––ainsi du vieillard
–––––––––––l’œil était doux,
–––––––––et rempli de pitié pour mes pleurs.
–––––––––––Au regard
–––––––––––son enfant l’a connu —
–––––––––son nom me venait sur les lèvres !
(Elle s’arrête, songeant intérieurement, puis continue à voix plus basse.)
–––––––––––Wehwalt, est-ce ton nom ?[1]
  1. Var. : « Peine », est-ce ton nom ?