Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
–––––––––––Toi-même, Père,
–––––––––––arme-toi bien ;
–––––––––––rude assaut
–––––––––––va t’assaillir :
–––––––––Fricka vient, ton épouse,
–––––––––que traînent de robustes béliers
–––––––––––Hei ! elle agite en main
–––––––––––un fouet d’or ![1]
–––––––––––les pauvres bêtes
–––––––––––tremblent de peur ;
–––––––––fort grondent les roues :
–––––––––dur s’annonce l’assaut !
–––––––––––Pareille lutte
–––––––––––n’est pas mon fait,
–––––––––––moi qui me plais
–––––––––––aux virils combats :
–––––––––voyons ta défense à l’assaut ;
–––––––––l’espiègle te laisse en plan ! —
–––––––––––Hoïotoho ! Hoïotoho !
–––––––––––Heiaha ! Heiaha !
–––––––––Hahei ! Hahei ! Hoïohei !
(Elle a disparu sur le côté, derrière la hauteur montagneuse, pendant que Fricka, montant de la gorge, est parvenue à l’arête de rochers, dans un char attelé de deux béliers. Fricka descend rapidement de son char et marche avec véhémence vers Wotan, sur le devant de la scène.)
Wotan.
–––––––––––L’orage ancien,
–––––––––––l’ancien souci !
–––––––––Pourtant j’y tiendrai tête.
Fricka.
–––––––––En ces monts où tu te caches,
–––––––––fuyant les yeux de l’épouse,
–––––––––––seule ici,
–––––––––––moi je te cherche,
–––––––––comptant sur ton assistance.
Wotan.
–––––––––––Que Fricka dise
–––––––––––tous ses griefs.
  1. Var. : Hei ! elle agite un fouet
    dans sa main !