Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/153

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–––––––––le crime sans égal,
–––––––––l’inceste des deux jumeaux.
–––––––––––Mon cœur en frémit,
–––––––––––je tremble d’effroi :
–––––––––––la sœur s’abandonne
–––––––––––aux bras de son frère !
–––––––––Quand donc a-t-on vu
–––––––––que sœur et frère s’unissent ?
Wotan.
–––––––––Vois-le — maintenant !
–––––––––––apprends ainsi
–––––––––––comment vient tout seul
–––––––––ce qui fut inouï jusque-là.
–––––––––––L’amour de ce couple
–––––––––––brille à tes yeux :
–––––––––aussi retiens mon conseil :
–––––––––––veux-tu bénir
–––––––––––le bonheur et l’ivresse ?
–––––––––bénis, riant à leur tendresse,
–––––––––Siegmund et Sieglinde unis !
Fricka.
(laissant éclater la plus violente fureur.)
–––––––––––Ainsi c’est fini
–––––––––––du pouvoir éternel,
–––––––––––depuis que tu fis
–––––––––––ces Wälsungen fauves !
–––––––––––C’est là ton but, —
–––––––––––t’ai-je compris ?
–––––––––––Tu comptes pour rien
–––––––––––la race sublime ;
–––––––––––tu nies les lois
–––––––––––qui guidaient ta conduite,
–––––––––––tu brises les liens
–––––––––––établis par toi-même,
–––––––––––romps en riant
–––––––––––le pouvoir des cieux —
–––––––––pour la libre joie et l’humeur
–––––––––de ces deux trop hardis jumeaux,
–––––––––rejetons que ton crime a créés ! —