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- Mais l’Amour
- demeurait mon envie ;
- mon Pouvoir rêvait la tendresse.
- Le fils des nuits,
- le triste Nibelung,
- Alberich, y renonça ;
- il maudit tout Amour
- et conquit par ce crime
- l’Or splendide du Rhin
- et par lui toute puissance.
- L’Anneau qu’il forgea,
- ma ruse sut le prendre :
- mais au Rhin
- je ne l’ai rendu ;
- j’en ai payé
- le prix du Walhall,
- le burg que de forts Géants firent,
- et d’où j’ai régné sur le monde.
- La Toute-Sage
- au sûr savoir,
- Erda, l’auguste
- Wala sachante,
- m’a fait laisser cet Anneau,
- me prédisant ruine éternelle.
- Je voulus en savoir
- plus encore…
- muette, la Wala disparut.
- Je perdis ma joyeuse ardeur ;
- [1] le Dieu souhaita de savoir :
- jusqu’au cœur du monde
- je descendis :
- le charme d’amour
- soumet la Déesse,
- dompte son fier savoir,
- et la force à me parler.
- D’elle j’ai su des secrets ;
- par moi son sein a conçu :
- l’enfant né de la Toute-Sage,
- Brünnhild’, c’est toi.
- ↑ Var. : savoir fut le rêve du Dieu :