Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/167

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Brünnhilde.
–––––––––––Oh ! regrette
–––––––––––et reprends l’arrêt !
–––––––––––Tu aimes Siegmund :
–––––––––––moi, de ton cœur
–––––––––certaine — je sauve le Wälsung.
Wotan.
–––––––––Fais périr le Wälsung,
–––––––––que Hunding par toi soit vainqueur !
–––––––––––Garde-toi bien,
–––––––––––sois ferme en ta force ;
–––––––––––tout ton courage
–––––––––––est utile aujourd’hui ;
–––––––––––un fer vainqueur
–––––––––––arme Siegmund, —
–––––––––fier sera son effort !
Brünnhilde.
–––––––––––Lui qu’à chérir
–––––––––––toujours tu m’appris,
–––––––––––lui si noble et fier
–––––––––––et si cher à toi-même, —
–––––––––contre lui rien ne m’impose
–––––––––ton double vouloir !
Wotan.
–––––––––––Ah ! qu’oses-tu !
–––––––––––Est-ce un défi ?[1]
–––––––––Qui es-tu, hormis l’aveugle
–––––––––choix de mon vouloir ?
–––––––––––T’ayant mise en œuvre,
–––––––––––vins-je si bas,
–––––––––––qu’on m’outrage alors
–––––––––––qu’on me doit l’existence ?[2]
–––––––––Crains, enfant, ma fureur !
–––––––––––Ton cœur frémirait
–––––––––––devant sa foudre
–––––––––sur toi prête à tomber !
–––––––––––En ma poitrine
–––––––––––dort le courroux
  1. Var. : Braves-tu l’ordre ? —
  2. Var. : suis-je déchu à ce point que ma créature m’outrage ?