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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/171

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–––––––––––montent des cris.
–––––––––––Hunding s’éveille
–––––––––––du lourd sommeil ;
–––––––––––hommes et bêtes
–––––––––––viennent en masse :[1]
–––––––––––meute de mort
–––––––––––âpre au meurtre,
–––––––––jusqu’au ciel elle hurle
–––––––––les vengeances du maître outragé ![2]
(Elle regarde devant elle puis est brusquement saisie d’épouvante.)
–––––––––––Où es-tu, Siegmund ?
–––––––––––t’ai-je toujours ?
–––––––––––frère que j’aime,
–––––––––––toi ma lumière !
–––––––––––Que ton œil si clair
–––––––––soit encor mon étoile :
–––––––––––daigne souffrir
–––––––––mon baiser d’amour maudit ! —
–––––––––––Entends ! entends !
–––––––––––c’est le cor de Hunding !
–––––––––––Et sa meute accourt,
–––––––––––terrible à voir.
–––––––––––Tout glaive est
–––––––––––impuissant contre eux…
–––––––––––jette-le, Siegmund !
–––––––––––Siegmund — où es-tu ? —
–––––––––––Ah ! là ! — je vois tes traits !
–––––––––––scène d’horreur ! —
–––––––––––Dents qui grincent
–––––––––––et veulent ta chair…
–––––––––––qu’importe aux chiens
–––––––––––ton regard si fier !
–––––––––––par les pieds leurs crocs
–––––––––––meurtriers t’ont saisi —
–––––––––––tu tombes —
–––––––––le glaive se brise en deux : —
–––––––––––le frêne choit, —
–––––––––––son bois se rompt !
  1. Var. : il les rassemble :
  2. Var. : la rupture du lien conjugal !