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Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/177

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–––––––––––s’il faut que je meure,
–––––––––que ma main l’immole d’abord !
Brünnhilde.
–––––––––––Wälsung ! Insensé !
–––––––––––Suis mon conseil !
–––––––––––remets-moi ton amante,
–––––––––––au nom du gage
–––––––––d’amour qu’elle porte en son sein !
Siegmund.
(tirant son glaive)
–––––––––––Ce fer —
–––––––––qu’un fidèle a d’un traître reçu —
–––––––––––Ce fer —
–––––––––qui, lâche, trahit mon espoir :
–––––––––s’il n’est terrible au rival,
–––––––––qu’il serve à la mort de l’ami !
(Agitant l’épée sur la tête de Sieglinde.)
–––––––––––Deux êtres
–––––––––––sont devant toi : —
–––––––––––frappe, Nothung,
–––––––––––glaive haineux !
–––––––––––prends d’un seul coup leurs vies ![1]
Brünnhilde.
(dans la plus violente tempête de compassion)
–––––––––––Arrête, Wälsung !
–––––––––––Crois à ma voix !
–––––––––––Sieglinde vive,
–––––––––et Siegmund vive avec elle !
–––––––––––Mon choix est fait ;
–––––––––––je change l’ordre :
–––––––––––toi, Siegmund,
–––––––––sors de la lutte vainqueur !
(Du lointain fond de la scène on entend venir des appels de trompe.)
–––––––––––Entends cet appel ?
–––––––––––Prépare-toi bien !
–––––––––––Crois à l’épée,
–––––––––––et frappe sans peur :
–––––––––sûr brille le fer,
–––––––––et la Walküre est sûre aussi ! —
  1. Var. : tranche leurs jours d’un coup !