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Sieglinde.
(qui jusque-là a gardé un air sombre et froid, regardant fixement devant elle, tressaille lorsque Brünnhilde l’enlace vivement, comme pour la protéger.)
- Renonce à rien craindre pour moi :
- seule m’aide la mort !
- Pourquoi vins-tu
- m’ôter du désastre ?
- J’aurais reçu là
- le coup mortel,
- de cette arme même
- dont Siegmund meurt :
- — moi-même morte,
- unie à lui !
- Loin de Siegmund —
- Siegmund, de toi !
- Puissé-je en la mort
- fuir ce songe !
- Si je ne dois
- maudire ton aide,
- saintement exauce mes larmes, —
- plonge ton glaive en mon cœur !
Brünnhilde.
- Vis, pauvre femme,
- l’amour l’ordonne !
- Sauve le gage
- que de lui tu reçus !
- un Wälsung vit dans ton sein !
Sieglinde.
(est saisie d’un violent effroi ; soudain son visage rayonne d’une joie sublime.)
- Sauve-moi, vierge !
- sauve mon fils !
- Grâce, ô filles,
- à moi votre appui !
(De terribles nuées d’orage montent du fond ; le bruit du tonnerre se rapproche.)
Waltraute.
(du haut de la cime.)
- L’orage grandit.