Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/193

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Sieglinde.
–––––––––––O sainte merveille !
–––––––––––vierge sublime !
–––––––––––A toi je dois
–––––––––––un saint réconfort ![1]
–––––––––––Pour lui, notre aimé,
–––––––––––l’enfant doit survivre :[2]
–––––––––––que mes vœux un jour
–––––––––––s’ouvrent sur toi ![3]
–––––––––––Adieu donc,
–––––––––bénie par Sieglinde en pleurs !
(Elle s’enfuit en hâte, à droite, par le devant de la scène. — La montagne de rochers est entourée de noires nuées d’orage ; une effroyable tempête rugit, venant du fond de la scène : une lueur flamboyante illumine, sur le côté, la forêt de sapins. Au milieu du tonnerre on entend l’appel de Wotan.)
La voix de Wotan.
–––––––––––Reste ! Brünnhilde !
Les Walkyries.
–––––––––––Cheval et chevalier
–––––––––––s’arrêtent
–––––––––––las ! Brünnhilde !
–––––––––––Wotan est là !
Brünnhilde.
–––––––––––Mes sœurs, pitié !
–––––––––––le cœur me manque !
–––––––––––Son courroux m’écrase,
–––––––––––s’il n’est calmé par vos pleurs.
Les Walkyries.
–––––––––––Ici, perdue !
–––––––––––cache-toi bien !
–––––––––––Viens parmi tes sœurs,
–––––––––––muette à sa voix !
(Elles se groupent toutes vers la cime du rocher, tout en cachant Brünnhilde au milieu d’elles.)
–––––––––––Las ! Las !
–––––––––––Wotan saute à bas
–––––––––––du cheval ! —
  1. Var. : Merci de tant de sainte pitié !
  2. Var. : je sauve son gage :
  3. Var. : rient sur ton front !