Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/194

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–––––––––––tout frémit
–––––––––––au pas du Vengeur !

Wotan, en proie à une fureur effrayante, sort de la forêt de sapins à pas précipités ; il s’arrête devant le groupe des Walkyries, qui se sont placées sur la hauteur rocheuse de manière à couvrir Brünnhilde de leur corps.

Wotan.
–––––––––––Où est Brünnhilde ?
–––––––––––où est la coupable ?
–––––––––––Oseriez-vous
–––––––––––cacher la rebelle ?
Les Walkyries.
–––––––––Sombre rugit ta rage : —
–––––––––que firent, Père, tes filles.
–––––––––––pour t’irriter
–––––––––––d’une telle fureur ?
Wotan.
–––––––––––Est-ce un outrage ?
–––––––––––Folle qui l’ose !
–––––––––––Je sais : Brünnhilde
–––––––––––est là parmi vous.
–––––––––––Seule laissez-la,
–––––––––––maudite éternelle,
–––––––––––qui a maudit
–––––––––––son propre rang !
Les Walkyries.
–––––––––Vers nous vint la coupable,
–––––––––implorant notre secours !
–––––––––––son cœur défaille
–––––––––––sous ton courroux.
–––––––––––Pour la sœur tremblante
–––––––––––nous prions toutes,
–––––––––calme ton premier courroux !
Wotan.
–––––––––––Filles au cœur
–––––––––––faible et tremblant !
–––––––––––D’esprit si lâche
–––––––––––vous ai-je créées ?