Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/195

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–––––––––––Vous ai-je donné
–––––––––––l’audace aux combats,
–––––––––––vous ai-je fait
–––––––––––le cœur froid et dur,
–––––––––pour vous voir jeter pleurs et cris,
–––––––––quand mon bras sur l’infidèle s’étend ?
–––––––––––Sachez, pleureuses,
–––––––––––l’acte commis
–––––––––––par celle que plaignent
–––––––––––vos lâches sanglots !
–––––––––––Nulle comme elle
–––––––––n’a pénétré ma pensée !
–––––––––––nulle comme elle
–––––––––n’a su mes vœux dans leur source ;
–––––––––––c’est elle qui
–––––––––dans son sein créait mon désir : —[1]
–––––––––––ainsi, brisant
–––––––––––la douceur de ce lien,
–––––––––––son traître crime
–––––––––––a bravé mon vouloir,
–––––––––––l’arrêt souverain
–––––––––––est outragé,
–––––––––contre moi elle tourne les armes,
–––––––––que moi seul lui mis en main !
–––––––––––Parle, Brünnhilde !
–––––––––––toi, de qui force,
–––––––––––casque et lance,
–––––––––––grâce et beauté,
–––––––––nom, existence sont à moi ! ’
–––––––––Parle et réponds à ma plainte,
–––––––––tremblante qui te caches,
–––––––––et fuis lâchement l’arrêt !
Brünnhilde.
(sort du groupe des Walkyries et, d’un pas humble, ferme néanmoins, descend de la cime rocheuse, jusqu’à ce qu’elle arrive ainsi à une petite distance de Wotan.)
–––––––––––Ordonne, Père :
–––––––––––décide la peine !
  1. Var. : C’est elle de mon désir le sein créateur.