Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/196

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Wotan.
–––––––––Ta peine est ton œuvre :
–––––––––et toi-même as fait ton arrêt.
–––––––––––Par mon vouloir
–––––––––––ton être existait :
–––––––––contre moi pourtant tu voulus ;
–––––––––––mes ordres seuls
–––––––––––devaient être ta loi :
–––––––––contre moi tu dictes des ordres ;
–––––––––––mon vœu
–––––––––––fut le tien :
–––––––––contre moi tu formes des vœux ;
–––––––––––mon bras
–––––––––––seul t’armait :
–––––––––contre moi ton bras lève l’arme ;
–––––––––––seule tu connus
–––––––––––mes décrets :
–––––––––contre moi pourtant tu décrètes ;
–––––––––––seule tu fis surgir
–––––––––––mes héros :
–––––––––contre moi ta voix les insurge.
–––––––––––Ton rang passé,
–––––––––––Wotan l’explique :
–––––––––––ton rang présent,
–––––––––––à toi de le dire !
–––––––––Mon vœu n’est plus le tien ;
–––––––––Walküre n’est plus ton être : —
–––––––––––demeure donc
–––––––––––ce qu’encor tu seras ![1]
Brünnhilde.
(violemment effrayée)
–––––––––––Me repousses-tu ?
–––––––––––c’est là ton arrêt ?
Wotan.
–––––––––Vis loin des cieux, loin du Walhall ;
–––––––––––tes pas n’iront plus
–––––––––––vers les héros,
–––––––––––mener les vainqueurs
  1. Var. : ce qu’alors tu seras !