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- Si vite tu goûtas
- le bonheur d’un cœur libre,
- tandis qu’en moi
- la douleur brûlait
- détresse de mort
- qui m’a contraint,
- pour l’amour d’un monde,
- d’ôter l’Amour
- de ce cœur rongé de tortures ?
- Alors contre moi
- je luttais dans l’angoisse,
- vaincu d’avance,
- fou de colère —
- rage et désir,
- révolte en courroux,
- m’ont fait ce vouloir meurtrier,
- en la mort de mon propre monde
- de finir ma peine éternelle : —
- Mais toi, de purs
- transports t’enivraient ;
- trouble suave,
- charme puissant,
- tu bois, heureuse,
- le philtre Amour —
- quand moi, Dieu plein d’angoisse,
- seul je m’abreuve de fiel ?
- Que ton vain désir
- soit donc ton guide :
- de moi tu t’es séparée !
- Mon cœur t’écarte,
- je dois m’affranchir
- de ton conseil funeste ;
- distincts, nous ne
- devons vivre ensemble :
- dans le temps et l’espace,
- le Dieu ne doit te connaître !
Brünnhilde.
- Ainsi ton enfant