Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/204

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Brünnhilde.
–––––––––De toi une race est issue ;
–––––––––nul lâche jamais n’en peut naître !
–––––––––l’auguste Héros — je sais qu’il
–––––––––naîtra des Wälsungen forts !
Wotan.
–––––––––Laisse la race perdue !
–––––––––––Le Dieu s’éloigne,
–––––––––––d’elle et de toi :[1]
–––––––––––la haine dut l’écraser.
Brünnhilde.
–––––––––––Qui brava ton ordre —
–––––––––––sut la sauver :
–––––––––––Sieglinde porte
–––––––––––un fruit sacré ;
–––––––––––issu de maux
–––––––––––que les mères ignorent,[2]
–––––––––––le fils de ses larmes
–––––––––––bientôt naîtra.
Wotan.
–––––––––––Nulle aide de moi
–––––––––––pour cette femme
–––––––––ni pour son fils futur !
Brünnhilde.
–––––––––––Elle a cette épée
–––––––––––que par toi prit Siegmund. —
Wotan.
–––––––––Et que ma propre main brisa ! —
–––––––––––En vain tu veux
–––––––––––fléchir mon courage !
–––––––––––Accepte ton sort,
–––––––––––tel qu’il t’est fait :
–––––––––moi-même n’y peux rien changer !
–––––––––––Je pars maintenant,
–––––––––––loin va ma route :
–––––––––j’ai même trop attendu.
  1. Var. : Je l’ai proscrite, elle avec toi :
  2. Var. : comme nulle n’en souffre,